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  • Mini-sites > 19 août 1942 : l'opération Jubilee > Les conséquences du raid

    Plus de 2000 Alliés faits prisonniers

    Les soldats qui participèrent à l’Opération Jubilee et ne purent réembarquer furent faits prisonniers.

    Plus de 2000 Alliés furent ainsi capturés. Comme le rapporte Claude-Paul Couture, dans son ouvrage “Opération Jubilee” paru en 1969, les hommes pris à Dieppe furent d’abord rassemblés sur l’esplanade devant la manufacture des tabacs (située sur le front de mer). Ils furent ensuite dirigés vers l’hôpital où ils reçurent les premiers soins, sur les pelouses de l’établissement (un des vitraux signés Le Trividic qui éclairent désormais la cafétéria du centre hospitalier rappelle cet épisode). Nombreux étaient ceux dont les vêtements étaient en lambeaux et ceux en chemise, en sous-vêtement et sans chaussures pour avoir tenté s’échapper à la nage.

    Les soldats capturés à l’ouest de Dieppe les rejoignirent à pied, tout comme ceux faits prisonniers à l’est. De l’hôpital, les Allemands les escortèrent à pied sur les 14 kilomètres jusqu’à Envermeu – où les officiers furent enfermés dans l’église - et jusqu’à Saint-Nicolas d’Aliermont pour la troupe. Le lendemain, ils furent transférés par wagons fermés vers un ancien camp de regroupement français à Verneuil.

    Après, les prisonniers du Raid du 19 août 1942 furent envoyés dans des camps en Allemagne. Quelques-uns réussirent à s’évader durant le trajet et à rejoindre l’Angleterre avec l’aide de la résistance. Pour ceux retenus en captivité jusqu’à la libération de leur camp par les troupes Alliées en avril 1945, ils furent ramenés par avion jusqu’en Angleterre puis de là, les Canadiens purent rejoindre leur propre pays.

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    La Biomarine : abri anti-aérien et hôpital souterrain

    Le 19 août 1942, dès le début du Raid, l’hôpital civil installé dans l’école Richard Simon – depuis la réquisition de l’hôpital par l’armée allemande en juillet 1940 – se révèle trop près des zones de combats. Les blessés légers (civils) sont donc transportés vers les galeries de la Biomarine, creusées dans la falaise, où un Poste de secours est aménagé dès le début d’année 1942 par le Docteur Maillard.

    Suite à l’Opération Jubilee, la décision est prise de déménager cet hôpital où sont regroupés les services de chirurgie, de médecine et de maternité.

    Le site de la Biomarine, déjà utilisé comme abri antiaérien et Poste de Secours par la Défense Passive, s’impose. Un véritable hôpital souterrain est créé.

    hopital-biomarine-sallehospitalisation.jpgIl comprend une salle de triage des blessés, deux blocs opératoires, cinq galeries d’hospitalisation, une salle de réunion, des chambres pour les soeurs infirmières, une pièce pour le médecin de garde… le tout carrelé, éclairé, ventilé et alimenté en eau…

    Pour la petite histoire, 21 bébés sont nés dans ces galeries où règne une température comprise entre 10°C et 12°C. Et parmi les noms attachés à cet épisode de l’Histoire de Dieppe ressortent ceux des docteurs Lesieur et Maillard.

    Les galeries de l’abri anti aérien seront agrandies pour protéger dès la fin 1944, plus de 3300 personnes. Trois alvéoles supplémentaires seront ajoutées, dans le même temps, pour abriter les Postes de Commandement de la Sous-préfecture, de la mairie et de la Défense Passive. Face à ces galeries, d’autres galeries sont aménagées pour abriter le matériel des Sapeurs-Pompiers.

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    Des prisonniers dieppois pour servir la propagande nazie

    Dès le lendemain du Raid manqué sur Dieppe, l’armée allemande voit en cet événement un outil de propagande. Le 20 août, les autorités allemandes proposent la Croix de fer à René Levasseur, maire de Dieppe, et dix millions de francs pour récompenser les habitants de n’avoir pas pris part aux combats. Soulignons que cette attitude des civils, dont très peu restaient à Dieppe le soir, fut liée au tract largué par les Alliés et distribué par les soldats eux-mêmes lors des rares contacts avec la population ; le texte précisait que l’opération n’était qu’un coup de main et non une tentative de débarquement et invitait la population à ne pas participer afin d’éviter les représailles de l’ennemi.


    1581 Dieppois libérés
    Mais René Levasseur refuse ces deux propositions et réclame avec audace la libération des prisonniers dieppois. Dès le 23 août, la municipalité apprend que ce geste n’est pas désintéressé de la part d’Hitler. Le Führer souhaite mettre en avant la bonté de l’armée allemande envers les populations qui se montrent coopératives. Jean Fournier, alors employé de mairie, dresse une liste de 1800 noms.

    Le 12 septembre, à 15 heures, un premier convoi de 984 prisonniers arrive en gare de Serqueux où se déroule une cérémonie officielle prônant un rapprochement entre les Etats français et allemand. Ensuite, malgré l’interdiction des autorités allemandes, la population s’amasse devant la gare de Dieppe pour accueillir ses prisonniers.

    Le 22 octobre 1942, 281 nouveaux soldats retrouvent leurs foyers sans cérémonial. La municipalité réclame ensuite la libération des derniers hommes, mais n’obtenant pas les résultats escomptés, les Allemands temporisent.

    Néanmoins, le 15 mai 1943, un troisième train de prisonniers arrive à Dieppe portant à 1581 le nombre de Dieppois libérés de façon anticipée par l’armée allemande suite au 19 août 1942.

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    La 2e Division canadienne revient en armée libératrice

    Deux ans à peine après le Raid sur Dieppe qui coûta la vie à 913 soldats canadiens le 19 août 1942, les Canadiens débarquent à Juno Beach (Courseulles-sur-Mer), à l’aube du 6 juin 1944. Ils participent aux combats de la Bataille de Normandie et le 1er Septembre 1944, la 2e Division canadienne libère Dieppe. Celle-là même qui avait subi un si lourd affront lors de l’Opération Jubilee. Certains libérateurs ont d’ailleurs participé à ce coup de main manqué.

    Tout un symbole !
    liberation-dieppe.jpgCe matin-là, des avions de reconnaissance britanniques survolent la ville à basse altitude.
    Pour écarter tout risque de bombardement, un cheminot hisse un drapeau français sur la gare.
    Puis à 9h30, deux éclaireurs canadiens descendent l’avenue Gambetta à moto. Renseignements pris auprès des policiers dieppois en poste au carrefour, ils retournent vers Sauqueville prévenir le reste de la troupe que la voie est libre. La majorité des Allemands a quitté la ville depuis 48 heures.

    Les Libérateurs arrivent de Saint-Aubin-sur-Scie, entrent à Dieppe par la Maison-blanche. De là, ils se dirigent vers l’avenue Gambetta par l’ancienne route de Rouen (renommée avenue des Canadiens en 1947, en hommage aux héros du 19 août 1942 et en souvenir de cette Libération). Des hommes longent les murs en descendant l’avenue.

    Quand le convoi entre en centre ville, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. C’est le soulagement général et les habitants viennent accueillir leurs libérateurs. L’euphorie succède à quatre années d’Occupation. Massés au bord des rues, les gens ne se contentent pas de saluer les militaires. Ils les acclament, leur sautent au cou, les embrassent, montent sur les blindés, les jeeps, les chenillettes, les camions… La foule brandit des drapeaux tricolores précieusement conservés dans l’attente de cette journée. Les militaires se prêtent volontiers aux congratulations et aux séances photos. Dieppe est libérée.


    L’après-midi de ce 1er septembre 1944, les soldats canadiens vont se recueillir au cimetière des Vertus, là où reposent les hommes tombés le 19 août 1942.

    Après un bal populaire improvisé au soir de la Libération, un défilé des troupes canadiennes est organisé le 3 septembre rue Claude-Groulard.

    C’est la première fois depuis son arrivée en France que la 2e Division canadienne est passée en revue.

    Dieppe et le Canada venaient de tisser un nouveau lien historique. Cette fois, les larmes ont coulé. Pas le sang !